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Texte écrit par Cécile.


Je suis assise sur le canapé, les oiseaux gazouillent dans le jardin, les feuilles des arbres dansent avec les caresses du vent, tout est calme.

Il y a deux mois, je m’étais assoupie tenant contre moi, la petite main brûlante de Valentin, exténuée par une nouvelle nuit d’angoisse, à veiller le moindre signe de sa part, vérifiant régulièrement ses constantes emballées, écoutant sa respiration saccadée et doutant que les nombreuses pompes branchées au pied de son lit le soulagent complètement. La veille, nous lui avons lu quelques-unes de ses histoires préférées, nous l’avons encore couvert de bisous, dit une multitude de douces paroles amoureuses.

Sa main glisse, je me réveille. J’entends le vacarme de l’extracteur d’oxygène siffler du masque sur son visage. Dans la fraction de seconde suivante, je réalise que je n’entends plus sa respiration. Je mets la main sur sa poitrine. Là où des tambourinements jaillissaient ces dernières heures, un calme assourdissant me parvint. Je me redresse, j’attrape sa main, je le regarde, Valentin est calme.


Et là, je comprends. Je savais que cet instant arriverait inévitablement, je m’étais mentalement préparée à cette terrible échéance. Je suis envahie un peu plus violemment et profondément par cette douleur qui résonne en moi depuis le jour où j’ai su au fond de moi que quelque chose de grave se tramait.

Aujourd’hui, en écrivant ces quelques lignes, chaque battement de mon cœur provoque continuellement cette douleur sourde dans ma poitrine, sûrement le poids de la tête de Valentin se reposant contre moi, comme il a toujours aimé le faire. Je ne peux plus lui répondre de mon étreinte maternelle, couvrir de bisous son crâne dégarni par les chimiothérapies, lui chuchoter tous les qualitatifs qui le décrivent. Mais dans le calme qui règne, je l’emmène avec moi, partout, à chaque instant, pour la vie, pour toujours…



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